À propos de moi
Curriculum Vitæ
Je suis né en 1990.
Pyrénéen d’origine, je suis désormais installé à Ornon, aux portes des Écrins, dans les Alpes françaises.
Ingénieur de formation, je me suis formé au métier d’Accompagnateur en Montagne à partir de 2022 et j’exerce le métier depuis l’été 2023.
Même si je développe des connaissances générales dans plusieurs domaines (géologie, patrimoine, faune), je me suis spécialisé dans l’identification, l’utilisation et la connaissance des plantes qui vivent en altitude.
Passionné de montagne, je suis aussi grimpeur, alpiniste et skieur sur mon temps libre. Depuis 2023, je suis Président et membre du Club Alpin Français « Pays d’Oisans ».
Mon rapport à la montagne
Combien de fois je me suis posé la question de la vanité de parcourir les reliefs ? Après être né et avoir grandi dans les Pyrénées, où mes parents m’ont transmis le goût de la montagne, j’ai fait une excursion en ville pour mes études d’ingénieur et mes premiers boulots. Mais dès que j’en avais l’occasion, je revenais visiter les reliefs, soit pour y skier, soit pour y randonner avec des amis auxquels je faisais découvrir (avec plus ou moins de succès) les longues journées de marche éreintantes. Finalement, on a décidé, avec Claire, ma compagne, de venir s’installer définitivement en montagne, direction les Alpes et la magnifique vallée de la Lignarre. C’est là que je me suis formé au métier d’Accompagnateur en Montagne.
Combien de fois on m’a tanné avec l’absurdité de « monter pour redescendre », de marcher sans but, d’errer, de baguenauder ? Si l’on connait généralement bien la dernière phrase du Mythe de Sisyphe d’Albert Camus, on oublie souvent l’avant-dernière phrase : « La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme ». Si son époque lui faisait passer à côté d’une belle marque d’inclusion, le cœur de la femme pouvant lui aussi être comblé par la progression vers les cîmes, on comprend vite que le bonheur est la meilleure des réponses face à l’absurde. Accepter cela, ça a été pour moi l’occasion de comprendre qu’il n’y avait pas que le sport dans la montagne. Quoi de plus jouissif que de se perdre pour mieux se retrouver, que d’apprendre à connaître les moindre recoins d’une montagne qui change du tout au tout selon les saisons, que de comprendre que tout cela vit et qu’en être spectacteur peut tout simplement être réjouissant.
Combien de fois on m’a demandé comment je pouvais m’intéresser à ces fleurs sans intérêt, à ces forêts chiantes comme la mort, à cette neige froide et humide ? C’est que, pour remplacer la soif de voyages qui caractérise souvent ma génération (et la précédente) et qui ne m’a jamais parlée, pour répondre aux injonctions à quitter mes montagnes, j’ai dû construire une autre forme de désir. Celle-ci réside dans la re-découverte perpétuelle, à des échelles différentes (de temps ou d’espace) de ce qui m’entoure. Les montagnes sont comme des fractales qu’une vie entière ne suffirait pas à parcourir entièrement. J’ai appris au fil de mes randonnées et de ma vie en montagne qu’il n’y avait pas besoin d’aller bien loin pour renouveler mon émerveillement.
Et c’est tout ça que j’ai envie de partager, aujourd’hui.